Comment obtenir de l'aide pour concrétiser ma passion entrepreneuriale ? - L’histoire de Hamza

Être une personne nouvellement arrivée et entrepreneuse implique souvent des difficultés financières, ou des difficultés pour trouver de l’aide et du réseau.

Malgré ces défis, de nombreuses personnes entrepreneuses immigrantes passionnées réussissent à développer des entreprises en Ontario, en utilisant des programmes spécifiques ou en se tournant vers des réseaux de soutien adaptés à leurs besoins. Hamza nous raconte comment il travaille activement pour “sortir du carré” par la force de la passion.

L’histoire de Hamza : Interview

Parlez-nous de votre parcours ?

Mon nom est Hamza Bennani, je suis d'origine marocaine et je me suis installé au Canada avec ma petite famille il y a à peu près un an et demi. J'ai un parcours un peu particulier parce que j'ai beaucoup voyagé dans le monde, car mon père était diplomate. Cela m'a permis de rencontrer beaucoup de gens, de visiter plusieurs pays et de m’ouvrir ainsi au monde.

Je suis diplômé d’un master en marketing & publicité de la Solvay Business School (ULB) à Bruxelles. Une fois diplômé, je me suis associé avec un Italien pour créer une entreprise de design d’intérieur en Belgique. De retour au Maroc, j’ai également créé une entreprise dans l’immobilier et ai représenté de grandes marques dans le commerce. Je suis un entrepreneur dans le sang.

Dans le cadre de mon développement personnel, j’ai souhaité me faire coacher pour mieux me comprendre et ainsi tirer bénéfice de mes forces. L’approche utilisée se nomme Nova Profile, un outil qui fournit des informations sur les comportements, les compétences, les différentes caractéristiques psychologiques et les motivations personnelles selon 4 couleurs de personnalité. Ce profil me positionne en tant que jaune. Les jaunes se définissent comme étant « des personnes qui sont un peu rêveuses, qui sont artistes, relationnelles et très manuelles ». 

Selon moi, l'artistique doit pouvoir innover, créer et donner une valeur ajoutée, que ce soit par une image, par un design ou tout autre chose… Mais doit avant tout surprendre en sortant du carré. 

Qu’est ce qui vous a poussé à devenir entrepreneur ?

J’ai toujours voulu être entrepreneur. Durant mes 18 années d’expérience, principalement en tant qu’entrepreneur, j’ai touché à plusieurs domaines dont l’immobilier, le design d’intérieur et le commerce.

C’est en réalité pendant la COVID, soit 2 ans avant mon arrivée au Canada que j’ai vraiment fait ce travail d’introspection pour savoir quel serait le métier qui me procurerait du plaisir tout en y alliant mes forces et mes compétences. Je cherchais le métier qui me passionnait et dans lequel je resterai actif sans limitation d’âge. La réponse m’est venue comme une évidence : La Photographie!

A mon arrivée au Canada j’ai suivi des formations supplémentaires dans la photographie pour m’enrichir du savoir-faire Canadien dans le domaine. J’ai suivi une formation auprès de Canon Toronto, pour pouvoir perfectionner mon œil, mon regard, mes techniques et mon utilisation de l'appareil. 

J'ai créé ensuite mon entreprise de photographie que j'ai appelée Be Ha Photography.

Le “Be” représente les 2 premières lettres de mon nom et le “Ha”, les 2 premières de mon prénom et le “P” de Photography. Be Ha P en anglais se lit phoniquement “Be Happy” !

Quels ont été les principaux obstacles que vous avez rencontrés et comment les avez-vous surmontés pour établir votre entreprise avec succès ?

J'ai créé l'entreprise et j'ai commencé à prospecter… Au début, j'ai commencé à faire beaucoup de gratuité. Grâce à l’aide d’un organisme d’appui aux nouveaux arrivants, le SEO, j’ai pu faire mon site web gratuitement avec l’aide d’un consultant qui m'a suivi pendant plus de 2 mois.

Entre temps, j’ai touché à plusieurs domaines de la photographie pour voir dans quel segment je serai le plus à l'aise. J’ai photographié des défilés de mode, j'ai commencé à faire des portraits de différentes personnes, j'ai couvert des petits événements et tout ça m'a permis de pouvoir constituer mon portfolio au Canada. J'ai été partout dans des événements, dans des foires pour me faire connaître : « Bonjour, je me présente, Hamza Bennani, je suis photographe. »

Le site web a été mis en ligne en avril 2023 ce qui m’a permis à ce moment-là, de pouvoir présenter mon savoir-faire de manière structurée et professionnelle. Cela fait 11 mois maintenant que j’entreprends et cela commence à porter ses fruits. 

Atteindre un niveau de rentabilité et de stabilité prend du temps, ça demande de générer des revenus récurrents. Mais je suis persévérant et optimiste car je crois profondément en mon concept. Lorsque l’on met les bons ingrédients (le travail et la passion) et qu’on laisse cuire à feu doux (la patience et l’optimisme), le résultat donne un goût surprenant.

En tant qu’immigrant afro-descendant, quelles qualités, compétences, expériences ou trait de caractères ont joué un rôle crucial dans le développement de votre entreprise ici ?

La personne immigrante doit avoir l’envie, la polyvalence, l’ouverture d’esprit, la résilience le sens de l’entraide et le goût pour l’effort pour se lancer dans un projet personnel ou professionnel. Cela est d’autant plus vrai lorsqu’on décide de développer une entreprise dans son nouveau pays d’accueil. 

Comment le CACIA vous a aidé à vous lancer ?

Je vais être très honnête, ce sont des organismes comme le CESOC, CACIA et la SEO qui m’ont beaucoup aidé.

Je suis allé à la séance de formation du PAINAF (Programme d’Appui et d’Intégration des Nouveaux Arrivants Francophones) du CESOC pour pouvoir faire mon CV avec mon épouse. La formatrice, Sophie, a tout de suite remarqué que j’étais entrepreneur dans l’âme et m’a encouragé à croire en la possibilité de lancer mon entreprise au Canada.

Elle m'a été d'une aide précieuse à travers ses conseils, son expérience et son réseau. C’est d’ailleurs elle qui m’a introduit à CACIA. Je la remercie infiniment pour sa sincère implication.

Durant une séance de coaching dans le lab’IMS (laboratoire en Innovation, marketing et stratégie) lorsqu’on a travaillé sur mon positionnement, j’ai compris que je vends du rêve, je vends des images, je vends de la mémoire. Je vends quelque chose qui va perdurer dans le temps. Ma principale satisfaction est que mon travail commence à être reconnu et qu’on ressent la passion que je mets dans chaque prise de photo. 

Chaque image nécessite un travail de post-production dans lequel je consacre beaucoup de temps et d’énergie, en prêtant une attention à chaque détail de sorte à créer cet élément différenciant et à faire émerger une émotion sincère.

Quels conseils donneriez-vous aux personnes immigrantes qui aspirent à devenir entrepreneuses ?

  • Être patient et construire un plan financier viable : Je conseille à tout entrepreneur de pouvoir s’assurer que son business plan se base principalement sur la récurrence de ses revenus et non sur des entrées financières ponctuelles. Les One shot, franchement ça paye quelques factures, mais ça n'est pas du tout stable. La stabilité d'une entreprise pour qu'elle dure dans le temps, c'est la récurrence régulière.

  • S’inscrire dans un organisme comme CACIA, CESOC : Je conseille à tous les nouveaux arrivants de pouvoir s'inscrire dans ce genre d'organismes d’appui des nouveaux arrivants parce qu’on est accompagné par des personnes merveilleuses qui ont profondément envie de vous voir réussir. De plus, ces organismes initient régulièrement des évènements et des formations permettant de comprendre le marché canadien et de créer un vrai réseau de partenaires et de clients potentiels.

Comment puis-je obtenir de l'aide pour me faire accompagner dans ma nouvelle entreprise ?

Le CACIA vise à fournir un soutien complet aux entreprises en démarrage, de l’idéation, au développement en passant par la formation. De plus, le CACIA offre un large éventail de services, y compris l’utilisation d’espace partagé, la domiciliation d’entreprises, un accompagnement entrepreneurial, des activités de promotion du leadership et des opportunités de réseautage et de financement. 

Vous pouvez visiter le site web du CACIA pour obtenir plus d'informations sur les différents services qu’ils proposent. Vous pouvez également les contacter par e-mail à [email protected], par téléphone au 613 800-1700 ou en vous rendant sur place : 2283 St. Laurent Blvd #301, Ottawa, ON K1G 5A2.

Article présenté en partenariat avec Le Conseil Économique et Social d’Ottawa Carleton (CÉSOC)

Pour plus d’informations 

Dernière mise à jour : février 7, 2024 4006594